Pour une fois, je n'attaque pas par la 4ème de couverture mais par les polémiques soulevées par ce jeu :
"Quoi ? Un jeu compétitif ?
Quoi ? On déplace des figurines sur des zones de combat ?
Ce n'est plus du JdR, c'est un jeu de plateau !"
Je me suis interrogé aussi, j'ai testé et je vous donne une réponse sans langue de bois.
"Quoi ? Un jeu compétitif ?
Quoi ? On déplace des figurines sur des zones de combat ?
Ce n'est plus du JdR, c'est un jeu de plateau !"
Je me suis interrogé aussi, j'ai testé et je vous donne une réponse sans langue de bois.
Agôn en quelques mots :
Jeu de John Harper, traduction de Lia "Fingolfin" Roques, réécriture de Emmanuel "Udo Femi" Moreau. Fingolfin et Udo Femi sont 2 membres de Casus No que j'ai un peu croisés sur le forum et pour lesquels j'ai le plus grand respect. Aucun lien avec eux à ce jour (pour l'instant).
Table de 1 MJ + 2 à 4 joueurs (avis personnel).
Presque tout public (ado ou senior, débutant ou expérimenté).
En campagne, voir même enchaîner les campagnes.
Ce sur quoi j’appuie ma critique : J'ai lu la VF, j’ai joué 3 parties, j'ai crée plusieurs personnage pour découvrir ou faire découvrir le système et j’ai aidé Jeronimo à en faire un hack.
Les inspirations : Homère (pas celui qui aime les donuts) et il faut que je vous parle de ça car ça répond à pas mal de questions.
Jeu de John Harper, traduction de Lia "Fingolfin" Roques, réécriture de Emmanuel "Udo Femi" Moreau. Fingolfin et Udo Femi sont 2 membres de Casus No que j'ai un peu croisés sur le forum et pour lesquels j'ai le plus grand respect. Aucun lien avec eux à ce jour (pour l'instant).
Table de 1 MJ + 2 à 4 joueurs (avis personnel).
Presque tout public (ado ou senior, débutant ou expérimenté).
En campagne, voir même enchaîner les campagnes.
Ce sur quoi j’appuie ma critique : J'ai lu la VF, j’ai joué 3 parties, j'ai crée plusieurs personnage pour découvrir ou faire découvrir le système et j’ai aidé Jeronimo à en faire un hack.
Les inspirations : Homère (pas celui qui aime les donuts) et il faut que je vous parle de ça car ça répond à pas mal de questions.
La mythologie grecque pour les nuls : La première chose à se demander dans un univers où les dieux existent et interviennent, ce n'est pas comment les mortels perçoivent les dieux mais comment les dieux perçoivent les mortels. Pour ceux qui ne comprennent pas l'aspect compétitif dans Agôn, voici la réponse.
Et ça commence quand les 3 frères se partagent le monde :
Zeus - C'est moi qui ait buté papa alors je décide en premier. Mon royaume sera tout ce qui vit sur Terre. (Oh comment je les ai bien niké* sur ce coup)
Poséidon - Alors je règnerais sur tout ce qui vit dans et sur l'eau (alors là mon coco, tout royaume d'îles avec une mer centrale, t'es pas prêt de m'oublier)
Hadès - Et je règnerais sur tout ce qui vit sous terre jusqu'aux enfers (et tous vos fidèles finiront chez moi, na !).
* nike signifie en grec victoire ou vaincre
Ensuite, Zeus fit des enfants qui se partagèrent son royaume. Ils se battirent à leur tour pour savoir qui aurait la plus grande** . Et pour ça, il faut des mortels.
** la plus grande statue bien sûr
Nous y voilà car chez les humains, il y a 3 catégories :
- les simples mortels. Du bétail quoi (d'ailleurs Artémis choisit les animaux aux humains, preuve que la différence est infime pour les dieux). Ceux-là sont juste bon à vénérer les Dieux. Une armée pourrait rentrer dans Athènes et massacrer tous les citoyens, si elle s'incline devant la statue d'Athéna en passant devant, la Déesse protectrice de la ville ne fera rien. Par contre, si elle entre victorieuse en négociant la vie de tous les citoyens mais que l'un des soldats crache sur la statue ou viole une prêtresse, Athéna pourrait bien détruire l'armée, et la ville avec (histoire de reconstruire une statue pure).
- les demi-dieux. Car oui, papa à quelques faiblesses et une éternité de fidélité, c'est dur à respecter. Et qu'est-ce qu'ils foutent la merde ceux-là ! Surtout pour maman Héra et les demi-frères et demi-sœurs. Car ces demi-dieux, ils pourraient bien finir au mont Olympe avec tout le monde. Alors certains vont tenter d'éliminer ce concurrent potentiel tandis que d'autres vont aider ce futur potentiel allié. Du coup, ceux qui n'avaient pas pris parti vont s'en mêler pour faire chier les premiers, etc, etc... (et non seulement ils ont le pouvoir de le faire mais en plus ils n'ont que ça à foutre).
- les Héros. Car parmi les mortels, il y a quelques belles lignées qui donnent des rejetons à fort potentiel. Les jouets préférés des dieux ! Car autant les demi-dieux, faut faire gaffe, papa y tient, autant ceux-là, c'est portes ouvertes. Et voilà comment les Dieux vont se pourrir entre eux à travers les Héros.
Et ça commence quand les 3 frères se partagent le monde :
Zeus - C'est moi qui ait buté papa alors je décide en premier. Mon royaume sera tout ce qui vit sur Terre. (Oh comment je les ai bien niké* sur ce coup)
Poséidon - Alors je règnerais sur tout ce qui vit dans et sur l'eau (alors là mon coco, tout royaume d'îles avec une mer centrale, t'es pas prêt de m'oublier)
Hadès - Et je règnerais sur tout ce qui vit sous terre jusqu'aux enfers (et tous vos fidèles finiront chez moi, na !).
* nike signifie en grec victoire ou vaincre
Ensuite, Zeus fit des enfants qui se partagèrent son royaume. Ils se battirent à leur tour pour savoir qui aurait la plus grande** . Et pour ça, il faut des mortels.
** la plus grande statue bien sûr
Nous y voilà car chez les humains, il y a 3 catégories :
- les simples mortels. Du bétail quoi (d'ailleurs Artémis choisit les animaux aux humains, preuve que la différence est infime pour les dieux). Ceux-là sont juste bon à vénérer les Dieux. Une armée pourrait rentrer dans Athènes et massacrer tous les citoyens, si elle s'incline devant la statue d'Athéna en passant devant, la Déesse protectrice de la ville ne fera rien. Par contre, si elle entre victorieuse en négociant la vie de tous les citoyens mais que l'un des soldats crache sur la statue ou viole une prêtresse, Athéna pourrait bien détruire l'armée, et la ville avec (histoire de reconstruire une statue pure).
- les demi-dieux. Car oui, papa à quelques faiblesses et une éternité de fidélité, c'est dur à respecter. Et qu'est-ce qu'ils foutent la merde ceux-là ! Surtout pour maman Héra et les demi-frères et demi-sœurs. Car ces demi-dieux, ils pourraient bien finir au mont Olympe avec tout le monde. Alors certains vont tenter d'éliminer ce concurrent potentiel tandis que d'autres vont aider ce futur potentiel allié. Du coup, ceux qui n'avaient pas pris parti vont s'en mêler pour faire chier les premiers, etc, etc... (et non seulement ils ont le pouvoir de le faire mais en plus ils n'ont que ça à foutre).
- les Héros. Car parmi les mortels, il y a quelques belles lignées qui donnent des rejetons à fort potentiel. Les jouets préférés des dieux ! Car autant les demi-dieux, faut faire gaffe, papa y tient, autant ceux-là, c'est portes ouvertes. Et voilà comment les Dieux vont se pourrir entre eux à travers les Héros.
Dans l'Iliade, les Dieux passent leur temps à contrôler les Héros des deux camps de la guerre de Troie. Et ce n'est même pas chacun le sien, ce qui démontrerait un semblant de début d'affection. Et même pas chacun son camp non plus. Non, toujours des objectifs égoïstes : punir un manque de respect d'une vestale, soutenir une vieille lignée, faire chier un autre frère, plaire à papa pour obtenir quelque chose de lui... Et que je vais me plaindre à papa car le frangin de la guerre il gagne tout le temps avec Hector qu'il ne veut pas partager. Et que je vais voir maman pour qu'elle pousse une belle gueulante ou qu'elle nous sorte une bonne petite vengeance de derrière les fagots. Ce n'est clairement plus une bataille d'hommes mais une bataille de dieux.
Et dans Agôn, il faut avoir ça en tête, même si votre personnage possède encore toute la naïveté des humains.
Et dans Agôn, il faut avoir ça en tête, même si votre personnage possède encore toute la naïveté des humains.
Les intentions : Agôn est un jeu permettant d'incarner des héros grecs dans des aventures épiques. Et pour moi, il le fait très bien.
D'abord, il n'y a pas photo, vous êtes des Héros, bien supérieurs au commun des mortels, et vous allez pouvoir accomplir des exploits de hauts niveaux. En fait, c'est même le but car chaque prouesse va vous faire gagner des points pour devenir une légende, voir vous faire une place au mont Olympe. Et comme vous ne pouvez jamais mourir (juste mis HS), vous perdez juste un peu de votre mortalité. Par contre, chaque mise HS vous fait avancer sur une échelle qui conduit à la retraite de votre héros.
Ensuite, l'aspect mythologique est très bien rendu avec des points de faveur divine. Ces points vont vous permettre de vous dépasser et si vous avez lu l'Iliade, vous comprendrez que c'est un dieu qui vient agir à travers vous pour une raison qui vous dépasse très largement. Quel dieu ? Imaginez celui que vous voudrez, ça n'a aucune importance à ce moment là.
Votre Héros a la possibilité de prier un dieu (et il a tout intérêt à le faire) mais cette fois, il doit désigner lequel et ça aura toute son importance car vous allez avoir des affinités avec certains et moins avec d'autres. Tout dépendra de vos quêtes, des dieux que vous êtes prêt à vous mettre à dos ou ceux que vous voulez glorifier. Vous n'êtes pas un prêtre attaché à un dieu, vous êtes un Héros, le jouet potentiel de tous les dieux et vous allez devoir vous faire une place dans ce nid de vipères.
D'abord, il n'y a pas photo, vous êtes des Héros, bien supérieurs au commun des mortels, et vous allez pouvoir accomplir des exploits de hauts niveaux. En fait, c'est même le but car chaque prouesse va vous faire gagner des points pour devenir une légende, voir vous faire une place au mont Olympe. Et comme vous ne pouvez jamais mourir (juste mis HS), vous perdez juste un peu de votre mortalité. Par contre, chaque mise HS vous fait avancer sur une échelle qui conduit à la retraite de votre héros.
Ensuite, l'aspect mythologique est très bien rendu avec des points de faveur divine. Ces points vont vous permettre de vous dépasser et si vous avez lu l'Iliade, vous comprendrez que c'est un dieu qui vient agir à travers vous pour une raison qui vous dépasse très largement. Quel dieu ? Imaginez celui que vous voudrez, ça n'a aucune importance à ce moment là.
Votre Héros a la possibilité de prier un dieu (et il a tout intérêt à le faire) mais cette fois, il doit désigner lequel et ça aura toute son importance car vous allez avoir des affinités avec certains et moins avec d'autres. Tout dépendra de vos quêtes, des dieux que vous êtes prêt à vous mettre à dos ou ceux que vous voulez glorifier. Vous n'êtes pas un prêtre attaché à un dieu, vous êtes un Héros, le jouet potentiel de tous les dieux et vous allez devoir vous faire une place dans ce nid de vipères.
Ce qu'on attend des joueurs : essayer d'accomplir de grands exploits. Essayer car la réussite n'est jamais assurée. Mais ce qu'il y a de bien, c'est que l'échec n'empêche pas de poursuivre la quête (à part quelques obstacles bien identifiés mais c'est normalement rare). Et si la quête échoue, ça ne stoppe pas la campagne pour autant, juste que vous vous éloignez d'un destin grandiose. Car c'est en accomplissant des exploits que vous deviendrez une légende et vous pourrez recommencer un nouveau personnage encore plus fort.
Mais il faut bien avoir en tête que si tout le groupe gagne la gloire de la quête ou d'un combat, il n'y a qu'un seul vainqueur pour chaque exploit isolé. Et là, c'est la surenchère ! C'est super prenant en tant que joueur et ça reste de la compétition saine (comme Gimli et Legolas qui compte leur nombre d'adversaires tués dans la bataille du gouffre de Helm). Du coup, on se retrouve à accomplir des exploits pour surmonter un obstacle pas énorme au départ mais le jeu pousse vraiment à se dépasser pour surpasser les autres Héros.
Enfin, un élément crucial du jeu à exploiter à fond pour les Héros, ce sont les serments. A chaque fois que tu viens en aide à un autre héros, tu peux demander un serment en échange. Et contre ce serment, il sera obligé de te venir en aide (et c'est exactement le même système avec les dieux quand vous accomplissez leurs quêtes). Et en terme de jeu, c'est tout bénèf pour faire des actions collectives, voir même des combos.
Mais il faut bien avoir en tête que si tout le groupe gagne la gloire de la quête ou d'un combat, il n'y a qu'un seul vainqueur pour chaque exploit isolé. Et là, c'est la surenchère ! C'est super prenant en tant que joueur et ça reste de la compétition saine (comme Gimli et Legolas qui compte leur nombre d'adversaires tués dans la bataille du gouffre de Helm). Du coup, on se retrouve à accomplir des exploits pour surmonter un obstacle pas énorme au départ mais le jeu pousse vraiment à se dépasser pour surpasser les autres Héros.
Enfin, un élément crucial du jeu à exploiter à fond pour les Héros, ce sont les serments. A chaque fois que tu viens en aide à un autre héros, tu peux demander un serment en échange. Et contre ce serment, il sera obligé de te venir en aide (et c'est exactement le même système avec les dieux quand vous accomplissez leurs quêtes). Et en terme de jeu, c'est tout bénèf pour faire des actions collectives, voir même des combos.
Ce qu'on attend du MJ : il prépare une quête avec des étapes plus ou moins obligatoires. Il dispose d'un pool de points dans lequel il pioche quand il construit son aventure. Le nombre de points indique la difficulté de l'obstacle. C'est simple.
Mais ce qui est important, c'est que le déroulement de la quête reste très ouvert. Le MJ dispose donc de moyens simples et rapides pour s'adapter face aux initiatives des héros. En cours d'aventures, certaines actions peuvent lui redonner des points, pour booster ses monstres, ou pour rajouter des obstacles. Et toujours tant de points pour telle difficulté.
Mais ce qui est important, c'est que le déroulement de la quête reste très ouvert. Le MJ dispose donc de moyens simples et rapides pour s'adapter face aux initiatives des héros. En cours d'aventures, certaines actions peuvent lui redonner des points, pour booster ses monstres, ou pour rajouter des obstacles. Et toujours tant de points pour telle difficulté.
Ces petits détails qui comptent :
+ Une feuille de personnage très pratique avec le résumé des règles dessus.
+ Un système de progression rapide pour devenir encore plus fort, ce qui recentre la légende du héros.
- Les combats se font sur plateau mais il manque un petit coffret deluxe avec des figurines de héros grecs.
Avis personnel : quel plaisir de voir chaque compétence avec le même impact sur la fiction, à vous d'être un peu imaginatif. J'ai passé un combat à sortir un allié qui se faisait empêtré dans des toiles d'araignée à chaque tour. J'ai alterné des coups d'épée, je l'ai tiré par le bras, j'ai chanté un chant de guerre pour le motiver. Et chacune de ces méthodes avait le même résultat : tu fais ton jet et si tu réussis, ça marche. Et ça, c'est pour tout. Pas la peine de réfléchir à ce qui serait le mieux en terme de jeu, c'est tout pareil. Du coup, tu peux te concentrer seulement sur la fiction et faire des trucs super fun. Une réelle liberté !
Et pour en finir avec cette histoire de plateau, ce n'est pas très différent d'un jeu avec cases. Mais c'est vrai que ça rigidifie un peu la fiction, ce que je trouve dommage vu le sentiment de liberté en dehors des combats.
Liens :
HERAKLES : bande dessinée de Edouard Cour, juste une bombe intelligente et drôle.
Casus No : forum de discussion avec la participation d'Udo Femi, l'auteur de la VF.
Le Grog : fiche technique détaillée
Ar-Agôn : adaptation de Jeronimo pour l'univers de Tolkien.
Aide de jeu : liens avec les Dieux
Bilan de campagne : un autre article écrit après notre 1ère campagne.
+ Une feuille de personnage très pratique avec le résumé des règles dessus.
+ Un système de progression rapide pour devenir encore plus fort, ce qui recentre la légende du héros.
- Les combats se font sur plateau mais il manque un petit coffret deluxe avec des figurines de héros grecs.
Avis personnel : quel plaisir de voir chaque compétence avec le même impact sur la fiction, à vous d'être un peu imaginatif. J'ai passé un combat à sortir un allié qui se faisait empêtré dans des toiles d'araignée à chaque tour. J'ai alterné des coups d'épée, je l'ai tiré par le bras, j'ai chanté un chant de guerre pour le motiver. Et chacune de ces méthodes avait le même résultat : tu fais ton jet et si tu réussis, ça marche. Et ça, c'est pour tout. Pas la peine de réfléchir à ce qui serait le mieux en terme de jeu, c'est tout pareil. Du coup, tu peux te concentrer seulement sur la fiction et faire des trucs super fun. Une réelle liberté !
Et pour en finir avec cette histoire de plateau, ce n'est pas très différent d'un jeu avec cases. Mais c'est vrai que ça rigidifie un peu la fiction, ce que je trouve dommage vu le sentiment de liberté en dehors des combats.
Liens :
HERAKLES : bande dessinée de Edouard Cour, juste une bombe intelligente et drôle.
Casus No : forum de discussion avec la participation d'Udo Femi, l'auteur de la VF.
Le Grog : fiche technique détaillée
Ar-Agôn : adaptation de Jeronimo pour l'univers de Tolkien.
Aide de jeu : liens avec les Dieux
Bilan de campagne : un autre article écrit après notre 1ère campagne.