Précisons d'entrée, je ne regarde plus de foot depuis pas mal de temps. Mais comme beaucoup, je profite de la coupe du monde pour voir des petites équipes jouer un foot offensif et tenter leur chance. Et j'y crois quelques matches, le temps qu'un bon gros scandale d'arbitrage me rappelle que non, une équipe asiatique ou africaine ne peut pas aller en finale. Alors j'éteins, dégouté une fois de plus.
Et c'est incroyable à quel point cette frustration trouve son origine dans des raisons similaires à celle de parties de Jdr.
Et c'est incroyable à quel point cette frustration trouve son origine dans des raisons similaires à celle de parties de Jdr.
Ecrire des règles :
Voici 2 règles du football (appelées Lois du jeu) qui précisent un comportement menant à un coup franc. Je vous demande de réfléchir à celle qui est la mieux rédigée :
- "Un joueur qui, avec imprudence, témérité ou excès d'engagement, donne ou essaye de donner un coup de pied à l'adversaire."
- "Un joueur qui, de l'avis de l'arbitre, joue de manière dangereuse."
Alors ?
La première, c'est simple, un coup de pied, je sais ce que c'est. Et qui dit coup de pied dit coup franc.
La deuxième, "de manière dangereuse", c'est vachement plus subjectif. Et en plus, c'est de l'avis de l'arbitre.
Pourtant, celle que je trouve la mieux rédigée, c'est la deuxième et je m'explique. Aussi précisément que soit décrit le comportement fautif, il n'y aura coup franc que si l'arbitre le voit. Et seule la 2ème règle met en avant cet élément capital. Vous allez dire que je chipote mais pas du tout, et certains l'ont compris bien avant moi.
- Les simulateurs qui plongent dans la surface de réparation. Pour eux, une règle remplace toutes les autres : "il y a pénalty si l'arbitre siffle". Il siffle quoi ? On s'en fout. Il siffle et on marque.
- Les vicieux qui mettent un mauvais coup quand l'arbitre tourne le dos. Pour eux, une règle remplace toutes les autres : "il n'y a pas faute si l'arbitre ne siffle pas". Très fréquent sur corner quand l'arbitre doit surveiller la balle et 12 joueurs dans la surface dans un champ de 150°. Mais l'exemple le plus célèbre est le coup de boule de Zidane alors qu'il vérifie consciencieusement que l'arbitre regarde ailleurs. Le premier cas d'arbitrage vidéo non officiel car c'est sur le grand écran que l'arbitre de touche voit la faute.
- La vidéo justement, parlons-en. Présente au tennis (enfin un simulateur de trajectoire plus précisément), au rugby ou au foot US (qui au passage utilise 7 arbitres alors que l'action est concentrée la plupart du temps sur une zone étroite du terrain) entre autre. Ces sports ont compris qu'une règle n'est utile que si elle peut être contrôlée. C'est comme si vous limitiez la vitesse sur autoroute à 130 km/h mais que les radars n'existaient pas. Et pourquoi ce sont les américains qui ont amené la vidéo en sport ? C'est une raison culturelle. Eux n'admirent pas le petit poucet face à l'ogre dans la coupe de France. Eux admirent les champions. On gagne quand on le mérite, pas quand on a eu de la chance. Et encore moins à cause d'une injustice. La professionnalisation et le sponsoring y sont pour beaucoup car on ne dépense pas des millions pour qu'une équipe dominante perde sur une faute d'arbitrage. Le mot "hold-up" prend tout son sens. Alors pour eux, la faute doit être punie si elle existe.
Voici 2 règles du football (appelées Lois du jeu) qui précisent un comportement menant à un coup franc. Je vous demande de réfléchir à celle qui est la mieux rédigée :
- "Un joueur qui, avec imprudence, témérité ou excès d'engagement, donne ou essaye de donner un coup de pied à l'adversaire."
- "Un joueur qui, de l'avis de l'arbitre, joue de manière dangereuse."
Alors ?
La première, c'est simple, un coup de pied, je sais ce que c'est. Et qui dit coup de pied dit coup franc.
La deuxième, "de manière dangereuse", c'est vachement plus subjectif. Et en plus, c'est de l'avis de l'arbitre.
Pourtant, celle que je trouve la mieux rédigée, c'est la deuxième et je m'explique. Aussi précisément que soit décrit le comportement fautif, il n'y aura coup franc que si l'arbitre le voit. Et seule la 2ème règle met en avant cet élément capital. Vous allez dire que je chipote mais pas du tout, et certains l'ont compris bien avant moi.
- Les simulateurs qui plongent dans la surface de réparation. Pour eux, une règle remplace toutes les autres : "il y a pénalty si l'arbitre siffle". Il siffle quoi ? On s'en fout. Il siffle et on marque.
- Les vicieux qui mettent un mauvais coup quand l'arbitre tourne le dos. Pour eux, une règle remplace toutes les autres : "il n'y a pas faute si l'arbitre ne siffle pas". Très fréquent sur corner quand l'arbitre doit surveiller la balle et 12 joueurs dans la surface dans un champ de 150°. Mais l'exemple le plus célèbre est le coup de boule de Zidane alors qu'il vérifie consciencieusement que l'arbitre regarde ailleurs. Le premier cas d'arbitrage vidéo non officiel car c'est sur le grand écran que l'arbitre de touche voit la faute.
- La vidéo justement, parlons-en. Présente au tennis (enfin un simulateur de trajectoire plus précisément), au rugby ou au foot US (qui au passage utilise 7 arbitres alors que l'action est concentrée la plupart du temps sur une zone étroite du terrain) entre autre. Ces sports ont compris qu'une règle n'est utile que si elle peut être contrôlée. C'est comme si vous limitiez la vitesse sur autoroute à 130 km/h mais que les radars n'existaient pas. Et pourquoi ce sont les américains qui ont amené la vidéo en sport ? C'est une raison culturelle. Eux n'admirent pas le petit poucet face à l'ogre dans la coupe de France. Eux admirent les champions. On gagne quand on le mérite, pas quand on a eu de la chance. Et encore moins à cause d'une injustice. La professionnalisation et le sponsoring y sont pour beaucoup car on ne dépense pas des millions pour qu'une équipe dominante perde sur une faute d'arbitrage. Le mot "hold-up" prend tout son sens. Alors pour eux, la faute doit être punie si elle existe.
- Blood Bowl (et oui, je n'écris pas tout cet article pour mon "amour" du foot, on va parler "jeu") simule des règles d'une partie d'un sport proche du foot US. Et pourtant, la règle d'arbitrage est beaucoup plus proche du soccer que du foot US. Je passe très rapidement sur les pots-de-vin qui entachent chaque coupe du monde et on arrive directement aux lignes de vue. Et oui, ce jeu qui simule un match prend en compte la nécessité pour l'arbitre de voir la faute. Et je peux vous dire qu'avant de savater un adversaire au sol, je mettais 1 ou 2 joueurs entre l'arbitre et le fautif. D'ailleurs, je ne comprends toujours pas pourquoi au foot, il n'y a pas un milieu de terrain qui passe devant l'arbitre au moment où l'adversaire rentre dans la surface de réparation sur un contre.
Et c'est là où je veux en venir, en tant que fervent défenseur du "System does Matter". Une règle induit des comportements. Vous pouvez faire tous les beaux discours pour expliquer l'intention d'une règle, c'est son utilisation qui fera acte. Vous pouvez traiter les footballeurs de comédiens, de tricheurs ou de pleurnichards, ils ne font qu'utiliser une règle dans leur intérêt. Vous ne changerez pas leurs comportements, pas sans changer la règle.
Et non, je ne parle plus de foot, ni de l'éducation nationale, ni de politique, mais de JdR. Une règle sanctionne ou récompense un comportement de joueur. MJ, auteurs, ne vous demandez pas pourquoi cette règle est là mais à quoi elle va conduire.
Et c'est là où je veux en venir, en tant que fervent défenseur du "System does Matter". Une règle induit des comportements. Vous pouvez faire tous les beaux discours pour expliquer l'intention d'une règle, c'est son utilisation qui fera acte. Vous pouvez traiter les footballeurs de comédiens, de tricheurs ou de pleurnichards, ils ne font qu'utiliser une règle dans leur intérêt. Vous ne changerez pas leurs comportements, pas sans changer la règle.
Et non, je ne parle plus de foot, ni de l'éducation nationale, ni de politique, mais de JdR. Une règle sanctionne ou récompense un comportement de joueur. MJ, auteurs, ne vous demandez pas pourquoi cette règle est là mais à quoi elle va conduire.
La responsabilité de l'arbitre :
La comparaison entre l'arbitre et le MJ est évidente.
Et si je viens d'écrire que les joueurs ne sont pas responsables de leurs comportements, j'affirme aussi que les arbitres ne sont pas responsables de leurs erreurs. Au contraire, on leur demande d'assumer les faiblesses des règles.
En tant que MJ, vous avez forcément connu un moment où vous vous êtes dit "qu'est-ce que je fais ?" :
- que ce soit en préparant votre scénario (10 ogres ? ça fait beaucoup ? allez 6... Ca ne risque pas d'être trop facile pour un combat censé être terrible ?)
- que ce soit face à une règle floue ("regarder sa cible", ça ne précise pas que la cible doit vous regarder aussi, tu dois pouvoir l'hypnotiser quand il te tourne le dos)
- que ce soit par absence de règle (Est-ce qu'il peut faire ça ? comment je gère le truc...)
Et bizarrement, quand vous vous plantez, vous êtes bon pour qu'on vous le reproche pendant plusieurs années. (tiens, comme au foot).
Mais si je parle de frustration de MJ, ça marche aussi pour les joueurs. Car "à l'appréciation de l'arbitre" signifie que parfois c'est appliqué et parfois non. Je comprends parfaitement l'incompréhension des joueurs quand un geste n'est pas sifflée 10 fois de suite et qu'il est sifflé à la 11ème fois. Pourquoi c'est une faute maintenant ? pourquoi moi ? pourquoi maintenant ? Comment un joueur peut-il avoir l'impression d'avoir son destin entre les mains s'il ne connaît pas les conséquences de ses actes ? On tombe dans un jeu de hasard, pas de stratégie, ni de choix (donc pas de JdR pour moi).
La comparaison entre l'arbitre et le MJ est évidente.
Et si je viens d'écrire que les joueurs ne sont pas responsables de leurs comportements, j'affirme aussi que les arbitres ne sont pas responsables de leurs erreurs. Au contraire, on leur demande d'assumer les faiblesses des règles.
En tant que MJ, vous avez forcément connu un moment où vous vous êtes dit "qu'est-ce que je fais ?" :
- que ce soit en préparant votre scénario (10 ogres ? ça fait beaucoup ? allez 6... Ca ne risque pas d'être trop facile pour un combat censé être terrible ?)
- que ce soit face à une règle floue ("regarder sa cible", ça ne précise pas que la cible doit vous regarder aussi, tu dois pouvoir l'hypnotiser quand il te tourne le dos)
- que ce soit par absence de règle (Est-ce qu'il peut faire ça ? comment je gère le truc...)
Et bizarrement, quand vous vous plantez, vous êtes bon pour qu'on vous le reproche pendant plusieurs années. (tiens, comme au foot).
Mais si je parle de frustration de MJ, ça marche aussi pour les joueurs. Car "à l'appréciation de l'arbitre" signifie que parfois c'est appliqué et parfois non. Je comprends parfaitement l'incompréhension des joueurs quand un geste n'est pas sifflée 10 fois de suite et qu'il est sifflé à la 11ème fois. Pourquoi c'est une faute maintenant ? pourquoi moi ? pourquoi maintenant ? Comment un joueur peut-il avoir l'impression d'avoir son destin entre les mains s'il ne connaît pas les conséquences de ses actes ? On tombe dans un jeu de hasard, pas de stratégie, ni de choix (donc pas de JdR pour moi).
L'activité des joueurs :
Je tiens quand même à aborder ce point. Un match n'est intéressant que si les deux équipes se donnent à fond. C'est intéressant pour les spectateurs mais aussi pour les joueurs. "Faire un bon match", c'est quand ça tourne bien, quand on fait de bonnes choses et qu'on en tirera de bons souvenirs. Sinon, ça s'appelle "faire un bon résultat" quand on gagne sans savoir comment.
Et comme en JdR on n'est pas payé, il n'y a pas à avoir de bons résultats (quoi qu'à certaines parties de DD4, on avait gagné de l'or et des XP et que ça suffisait à nous satisfaire d'un combat bien chiant). Vous êtes là pour prendre votre plaisir à jouer, pour partager ce plaisir à travers cette expérience ludique (hé ho ! je ne parle toujours que de foot et de JdR !) et pour cela, soyez actifs ! Prenez des initiatives. Tentez des choses. Osez échouer. Oser prendre des risques. Et quand ça passera, vous prendrez votre pied car vous aurez atteint votre but (GOOOOOOOOOOOAAAAAAAAAL !)
Je tiens quand même à aborder ce point. Un match n'est intéressant que si les deux équipes se donnent à fond. C'est intéressant pour les spectateurs mais aussi pour les joueurs. "Faire un bon match", c'est quand ça tourne bien, quand on fait de bonnes choses et qu'on en tirera de bons souvenirs. Sinon, ça s'appelle "faire un bon résultat" quand on gagne sans savoir comment.
Et comme en JdR on n'est pas payé, il n'y a pas à avoir de bons résultats (quoi qu'à certaines parties de DD4, on avait gagné de l'or et des XP et que ça suffisait à nous satisfaire d'un combat bien chiant). Vous êtes là pour prendre votre plaisir à jouer, pour partager ce plaisir à travers cette expérience ludique (hé ho ! je ne parle toujours que de foot et de JdR !) et pour cela, soyez actifs ! Prenez des initiatives. Tentez des choses. Osez échouer. Oser prendre des risques. Et quand ça passera, vous prendrez votre pied car vous aurez atteint votre but (GOOOOOOOOOOOAAAAAAAAAL !)
Les Liens :
La simplicité : Thomas Munier vante les mérites des systèmes de V. Baker pour mener les joueurs vers une expérience forte, sans prévenir, uniquement grâce à son système de jeu.
La Cellule cite aussi souvent cet exemple, tellement souvent que je ne savais plus dans quel podcast chercher ^^
La simplicité : Thomas Munier vante les mérites des systèmes de V. Baker pour mener les joueurs vers une expérience forte, sans prévenir, uniquement grâce à son système de jeu.
La Cellule cite aussi souvent cet exemple, tellement souvent que je ne savais plus dans quel podcast chercher ^^